Le poids des années entraîne souvent un vieillissement des façades. On appelle « façade » chacune des faces extérieures d’un bâtiment. C’est sans doute l’aspect le plus en vue de votre propriété. Comme beaucoup d’autres propriétaires, vous vous demandez s’il y a une obligation de crépir les murs de sa maison ? Nous vous apportons ici toutes les informations nécessaires à ce propos.
Crépir sa maison : quelle obligation à la charge du propriétaire ?
Les différents travaux de ravalement au niveau de sa maison font l’objet d’une stricte règlementation par la loi. Chaque propriétaire reste tenu d’aviser la mairie en ce qui concerne le choix des matériaux et la couleur de revêtement. En principe, sauf clauses contractuelles explicites, le locataire ne peut supporter les coûts liés à ces différentes opérations.
Matériau et couleur de revêtement : que dit la loi ?
En fonction de l’état de votre logement et de la tradition municipale, la commune impose des matériaux et certaines couleurs de revêtement aux goûts variés. Bien évidemment, ces critères varient d’une commune à une autre. Il importe donc de s’assurer avant tout projet de vérifier les exigences de l’urbanisme auprès de votre mairie. Cela vous évitera de devoir repeindre ou de payer des amendes.
Le nettoyage d’une façade et exigences légales
En se basant sur le code de l’urbanisme, l’entretien de ses façades est à la charge du propriétaire. Cela peut nécessiter la mise en place d’un échafaudage et faire l’objet d’une déclaration au préalable.
Le risque que cet ouvrage empiète sur une rue ou sur la propriété du voisin est élevé. C’est pour cela que le propriétaire du logement ou l’entreprise en charge des travaux par délégation a l’obligation de déposer une demande d’autorisation de voirie, moyennant une taxe locale.
Si le bâtiment en cause se trouve dans une zone faisant l’objet d’un classement aux monuments historiques, un permis de construire reste nécessaire. Ce permis vous donnera l’obligation à suivre pour crépir votre maison. Vous bénéficierez de conseils avisés de professionnels à cet effet. Concernant le voisin, vous devez requérir sa permission contre une éventuelle indemnisation. À défaut, la mairie peut vous en donner l’ordre.
Pourquoi recourir à un professionnel
Faire le ravalement de sa maison nécessite plusieurs étapes pour lesquelles le diagnostic d’un professionnel s’avère indispensable. Il s’agira donc de la remise en l’état, de l’application d’un ou plusieurs traitements et de la pose du revêtement, isolant ou non, selon les cas.
Conformément à l’article L132-1 du Code de la construction, la loi stipule que : « Les façades des immeubles doivent être constamment tenues en bon état de propreté. Les travaux doivent être effectués au moins tous les dix ans, sur la base d’une injonction faite au propriétaire par l’autorité municipale ». Cette périodicité, les matériaux recommandés et la teinte peuvent toutefois subir une dérogation.
En outre, l’arrêté municipal doit indiquer entre autres le type de chantiers et le délai de réalisation. On y retrouve également le montant des sanctions en cas de contravention. En effet, la commune peut donner aux les propriétaires ou copropriétaires l’obligation d’enduire leur maison. Cette obligation doit se tenir dans un délai donné à travers un arrêté d’exécution des travaux. Ainsi, en guise de représailles, elle peut aussi faire appel à des professionnels pour assurer la réalisation des prestations. Dans ce cas, elle adressera la facture de la prestation au bénéficiaire, quel que soit le prix.
Les travaux d’isolation lors d’un ravalement
Il existe des exigences spécifiques pour les façades faites de béton banché, de briques industrielles, de blocs de béton industriels ou de bardages en métal. C’est le décret initié en 2017 par la Ministre de l’Environnement Ségolène Royal, encore appelé « Loi ALUR », qui impose la réalisation d’isolation dans ces cas de figure. Les édifices en pierre de taille et les constructions haussmanniennes sont par contre exclus.
Par ailleurs, la mairie a le pouvoir d’imposer des matériaux. Toutefois, si le choix initial des matériaux par le propriétaire reste déterminé par des critères de performance énergétique, une dérogation peut exister à cet effet.
Le travail préalable avant d’enduire sa maison
La première étape est de connaitre l’obligation à suivre en terme pour crépir les murs de sa maison. Pour cela il est nécessaire de solliciter l’autorisation auprès de l’administration. Ceci se fait via une déclaration des travaux obligatoire lorsque vous êtes amené à modifier l’esthétique du bâtiment. Ensuite, il est nécessaire de procéder à un nettoyage ou aménagement en coupant les branches des arbres et des éventuels lierres sur le mur. Par ailleurs, vous devez préserver votre jardin et les éventuels panneaux contre les couches de peinture en utilisant une bâche trouée. Le but étant de faciliter la respiration des plantes. Les volets ainsi que les cadres des portes et fenêtres doivent aussi être tenus à l’écart. Au besoin, vous vous servirez d’une échelle ou d’un échafaudage.
Par ailleurs, pour que le crépi de votre maison soit d’une excellente qualité, il faut débarrasser le mur des impuretés. Pour ce faire, vous pouvez utiliser un nettoyeur haute pression ou un mastic. Il est même recommandé d’y appliquer un antifongique et un anti-mousse. À ce stade, en vue de renforcer l’adhérence du crépi, il faut éviter les infiltrations et resserrer les joints. En outre, une sous-couche peut être posée.
Dans ce dernier cas, n’oubliez pas de laisser le temps nécessaire pour un séchage adéquat. Il ne reste plus que la pose du crépi. Pour cela, évitez un temps de pluie ou un excès de soleil, sinon le crépi subira des fissures ou des décollements. Nous vous recommandons de commencer par le haut du mur en utilisant un rouleau à crépi, une éponge ou une taloche.
Obligation de crépir sa maison : les types de finitions
Vous avez le choix entre plusieurs aspects pour la pose de votre enduit de façade. En principe, on distingue 5 types de finitions :
- Le taloché pour un rendu lisse
- Le projeté pour un rendu rugueux
- L’écrasé pour un rendu plus solide
- Le gratté pour un enduit griffé
- L’imitation pierre pour un rendu aux formes et couleurs variées
Face à l’obligation de crépir les murs de sa maison, quelles sont les aides de l’État ?
Le coût de ce revêtement extérieur varie en fonction du type de finition. Pour une finition écrasée, il faudra prévoir un prix allant de 30 à 50 € le m² HT en projeté et 60 à 80 € le m² en taloché. Pour les autres finitions, le coût est toutefois moindre. Il se situe entre 20 et 35 € le m² pour un projeté et 50 à 60 € le m² un taloché.
En fonction des différents travaux engagés, les propriétaires ont droit à certaines aides de l’État, et aussi à d’autres dispositifs de financement. Ces aides et dispositifs sont plus importants lorsque les opérations permettent réellement d’améliorer la performance énergétique du logement.
Pour bénéficier de ces aides financières, les prestations doivent comporter la mise en œuvre d’une isolation thermique. En plus, il faut avoir fait appel à un artisan Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). D’un autre côté, le logement en question doit avoir plus de deux ans d’ancienneté, peu importe vos conditions de ressources.
Au nombre de ces aides et dispositifs, on peut citer MaPrimeRénov’ et l’Eco-PTZ (prêt à taux zéro). Si vous n’installez pas une isolation, les crédits d’impôt et le taux zéro ne seront pas valables. Le bénéficiaire aura néanmoins des subventions auprès de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (ANAH).