L’enduit de façade de rénovation chaux blanc compte parmi les revêtements traditionnels les plus courants. Du Nord au Sud et d’Est en Ouest, elle fait partie intégrante du style architectural français. Elle se pare de couleurs et de textures différentes pour renforcer l’identité culturelle de chaque région. Les teintes claires tournant jusqu’au gris habillent les villes du Nord. Tandis que dans le Midi, c’est la prévalence des tons vifs et chaleureux qui marque le paysage. Et au milieu de tout cela se trouve le blanc, un produit intemporel et indémodable.
Pour restaurer ces façades à l’identique, il faut une bonne dose de savoir-faire, du matériel adéquat et un climat clément. Comment faire ? Quel dosage faut-il adopter ? Quels facteurs peuvent influencer la qualité du revêtement ? Quel budget devez-vous prévoir pour une rénovation à l’identique ? Ce sont autant de questions auxquelles vous devez répondre avant de vous lancer dans la réalisation d’un chantier.
Qu’est-ce que l’enduit de façade de rénovation à la chaux ?
Comme son nom l’indique, il se compose majoritairement de chaux blanche. Contrairement aux crépis minéraux industriels, ce matériau remplace tout ou partie du ciment. Il est obtenu à partir du trempage calcaire.
Ce mélange permet d’adopter un matériau naturel et écologique pour son chantier de construction. Dans ce mélange, la chaux joue le rôle de liant tandis que le sable remplit la fonction de charge. D’autres éléments peuvent venir renforcer sa constitution, notamment l’argile. La pâte ainsi constituée se révèle particulièrement résistante et convient parfaitement pour vos façades.
De même, l’ajout des fibres de chanvre renforce sa résistance aux rayons du soleil. À l’instar de l’enduit à la chaux-argile, le mortier de chaux-chanvre confère également une excellente capacité d’imperméabilisation.
Par sa légèreté, ce crépi laisse respirer les murs. Cette qualité lui vaut d’être le parement idéal pour les étés chauds au bord de la Méditerranée. De même, dans les régions froides et pluvieuses, il sèche rapidement et évacue bien l’humidité ambiante.
Quelles différences entre chaux hydraulique et aérienne ?
Dans les deux cas, la chaux joue le rôle de liant. La chaux aérienne est issue du trempage d’une base calcaire pure. On l’appelle aérienne, car elle s’active au contact de l’air ambiant. Une fois la pâte formée, elle se conserve plusieurs mois sous vide. Elle produit un composé fin idéal pour les applications en intérieur. La finesse de son grain en fait un parement de choix pour une finition soignée.
De l’autre côté, le trempage d’une base calcaire riche en argile donne la chaux hydraulique. Son pouvoir liant s’active par ajout d’eau. Contrairement à sa cousine aérienne, on l’utilisera immédiatement après l’activation du produit.
Par ailleurs, selon la constitution du calcaire de départ, on obtient trois niveaux dureté :
- NHL 2 : dureté faible,
- 3,5 : moyenne,
- 5 : élevée.
On se sert principalement de la chaux hydraulique de dureté faible et moyenne pour former l’enduit de façade de rénovation. Il supporte bien les conditions météo extrémes et les chocs. La NHL5, elle, trouve son utilisation dans les mortiers de maçonnerie. Aussi, sa dureté naturelle la rend particulièrement indiquée pour se substituer aux matériaux usuels utilisés pour le rejointoiement.
Quelle est la composition d’un enduit de façade de rénovation à la chaux ?
Il faut savoir que ce produit s’applique manuellement ou mécaniquement en trois couches au minimum. Chaque d’elles remplit un rôle différent.
La première strate, également appelée gobetis, sert de fixation. Elle doit posséder une composition particulièrement riche en chaux pour exercer un pouvoir liant suffisant. En général, une mesure de chaux pour deux de sable suffit à obtenir une capacité de fixation satisfaisante.
La deuxième strate porte le nom de corps d’enduit. Elle assure le remplissage de l’épaisseur du revêtement. C’est d’ailleurs cette épaisseur qui lui confère sa résistance et son pouvoir imperméabilisant. Mélangez une mesure de chaux pour 3 ou 4 de sable.
La dernière strate représente la touche finale. On y ajoute les pigments pour la coloration. C’est aussi lors de la pose de cette couche que l’artisan façadier applique la finition désirée : feutrée, grattée ou traditionnelle. Dans l’idéal, la matière de finition contient une mesure pour cinq ou six de sable fin, sachant que la granulométrie aura une influence sur le rendu final.
Comment mettre en œuvre l’enduit de rénovation ?
La façade à rénover doit être décapée entièrement. La maçonnerie sous-jacente est nettoyée sous pression modérée à l’eau. Cette étape permet de remplir deux objectifs. D’abord, il s’agit de débarrasser les murs des joints et du reste de l’ancien revêtement.
Ensuite, le support est humidifié convenablement au passage. Le revêtement se projette de préférence sur un support sec et exempt de surface mouillée visible à l’œil nu. Cela permet d’éviter un phénomène de dessiccation rapide. En effet, un support qui n’a pas été humidifié au préalable aura tendance à aspirer rapidement l’eau contenue dans le parement. C’est ce séchage prématuré qui occasionne les fissures. Par ailleurs, le produit se gorge d’eau s’il est appliqué sur une surface encore mouillée. Cela provoque un effet de retrait disgracieux au fur et à mesure que celui-ci sèche.
Le gobetis peut être projeté directement si la surface est suffisamment rugueuse, notamment dans le cas des maçonneries en briques. Par contre, pour les murs en pierre ou en béton, il faudra mettre en place un grillage à petite maille pour faciliter l’accroche de cette première passe. Les artisans façadiers préconisent de l’étaler sur une épaisseur de 8 millimètres.
La deuxième passe pourra être appliquée une semaine après la couche d’accrochage. Son épaisseur varie de 8 à 12 millimètres. Durant cette phase le façadier assure la planéité de l’enduit sur l’ensemble de la surface à enduire.
La couche finition sera la plus fine : 4 à 6 millimètres. Elle se met en œuvre à la taloche 21 jours après la pose du corps d’enduit.
Et pour le prix ?
Le prix est en moyenne entre 40 et 80 euros/m². Ce tarif relativement élevé s’explique par l’effort fourni lors de la phase de préparation et de rebouchage des murs à ravaler. D’autre part, la quantité de matériaux nécessaires pour les passes superposées fait rapidement grimper le devis. Enfin, le façadier inclut dans son tarif les passages répétés pour étaler les trois passes.